Cet article résume brièvement la récente décision no 2799/16 et la discute. Dans cette décision, la Grande Chambre de la Cour européenne des Droits de l’Homme était amenée à se prononcer sur la légalité du transfert d’informations récoltées dans le cadre d’une enquête pénale aux à l’autorité de la concurrence néerlandaise (ci-après: NMA). Dans l’examen du respect de l’art. 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme (ci-après: CEDH ou Convention), la Cour devait examiner, comme l’exige cette disposition légale, si le transfert des données litigieuses avait une base légale en droit néerlandais, et si une ingérence à l’art. 8 de la Convention était nécessaire dans une société démocratique pour atteindre le but visé. La Cour a répondu à l’affirmative à cette question. Elle a également conclu qu’il n’y avait pas eu de violation à l’art. 13 CEDH, les recourantes ayant disposé de voies de droit internes effectives.

D’un point de vue purement légal, l’auteur est toutefois d’avis que cette décision est conforme à l’art. 8 de la Convention. Toutefois, loin de faire l’unanimité, cette décision de la Cour a fait l’objet d’opinions dissidentes (7), dont il sera traité brièvement.

Enfin, l’auteur examinera le cadre juridique existant en Suisse.

Dieser Artikel fasst die jüngste Entscheidung Nr. 2799/16 kurz zusammen und erörtert sie. In dieser Entscheidung hatte die Grosse Kammer des Europäischen Gerichtshofs für Menschenrechte über die Rechtmässigkeit der Weitergabe von Informationen zu befinden, die im Rahmen einer strafrechtlichen Untersuchung an die niederländische Wettbewerbsbehörde (im Folgenden: NMA) weitergegeben worden waren. Bei der Prüfung der Einhaltung von Art. 8 der Europäischen Menschenrechtskonvention (nachfolgend: EMRK oder Konvention) musste der Gerichtshof gemäss dieser Rechtsvorschrift prüfen, ob die Übermittlung der streitigen Daten eine Rechtsgrundlage im niederländischen Recht hatte und ob ein Eingriff in Art. 8 der Konvention in einer demokratischen Gesellschaft zur Erreichung des angestrebten Ziels erforderlich war. Der Gerichtshof bejahte diese Frage. Er kam auch zum Schluss, dass kein Verstoss gegen Art. 13 EMRK vorlag, da den Beschwerdeführerinnen wirksame innerstaatliche Rechtsbehelfe zur Verfügung standen.

Aus rein legalistischer Sicht ist der Verfasser jedoch der Ansicht, dass diese Entscheidung mit Art. 8 der Konvention vereinbar ist. Diese Entscheidung des Gerichtshofs war jedoch keineswegs einstimmig, sondern Gegenstand abweichender Meinungen (7), auf die kurz eingegangen werden soll.

Schliesslich untersucht der Verfasser den bestehenden Rechtsrahmen in der Schweiz.

Mathieu Marchal | 2025 Ausgabe 11